80 % de son appartement est fait de récup’

La récup’, c’est depuis plus de deux ans le quotidien de Paul Richomme, un Normand de 22 ans, installé à Caen. Bois, fringues, PVC, livres, nourriture, chaises… Il collecte tout pour donner une seconde vie aux objets.

Une paire de lunettes, des cheveux en bataille sur le dessus du crâne, une longue queue-de-cheval rouge et des piercings un peu partout, Paul Richomme arpente souvent les rues de Caen (Calvados) sur son monocycle, bien souvent chargé des divers objets qu’il récolte à la rue. Depuis maintenant deux ans, il récupère tout ce dont les particuliers et magasins ne veulent plus, dans les encombrants, bennes, rues du centre-ville ou encore remorques prêtes à être vidées à la déchetterie…

La collecte, c’est venu d’une idée toute simple : « J’ai toujours trouvé ça hallucinant de voir tout ce que les gens jetaient et je n’aime pas le gâchis », explique-t-il. Au début, il se contentait de récolter du bois, qui traînait par-ci par-là dans les rues. Mais au fil du temps, dit-il,« ça s’est fait tout naturellement ».

80 % de son appartement fait de récup’

Curieux et bricoleur, il a vite commencé à récolter toutes sortes de meubles et objets : des dessous-de-plat, du PVC, des livres, des caisses… « Dès que l’occasion se présente, que je vois quelque chose qui m’intéresse, je réfléchis à ce que je peux en faire et je l’embarque ! » Avec parfois quelques découvertes inattendues comme « de la vaseline au fond d’un canapé avec un paquet de tabac, des filtres et cinq centimes ! », s’esclaffe-t-il.

Quand il a emménagé dans son appartement, le mobilier n’était pas très présent. « Je dormais simplement sur mon matelas, en attendant de trouver de quoi faire un lit. »

Trois mois plus tard ? 80 % de son appartement est fait de récupération. Après avoir récolté une planche de bois ou un bout de canapé éreinté par le temps, il achète deux-trois matériaux et rassemble le tout, pour donner une seconde vie à ces meubles délaissés.

Trois fois moins cher

La recette pour une bonne récup ? « Un peu de temps et de force, ou plusieurs bras pour vous aider si ce n’est pas le cas, et plein d’idées ! On peut facilement meubler son appartement pour trois fois rien, ou trois fois moins cher que le prix de base. » Il admet tout de même qu’être un peu bricoleur dans l’âme peut donner un coup de pouce. « En trouvant des planches de bois, j’ai fait quelques plans et tout assemblé pour refaire mon lit sur mesure. »

Actuellement sans emploi, la récupération lui permet quelques économies. « Mais c’est avant tout un esprit, rappelle-t-il. Dans quelques années, j’aimerais continuer à récupérer et transformer des meubles, pour les donner à des squats ou des associations. »

Au fil de ses récoltes, il a rencontré pas mal de monde ayant la même optique. « Une fois, j’ai vu un mec vider son appartement dehors, il déménageait et ne pouvait pas tout transporter. Il m’a simplement dit : je préfère donner à ceux qui en ont besoin et récolter des meubles dans la rue à mon tour plutôt que de tout jeter… »

Pour l’instant, Paul Richomme se lance dans la construction de meubles sur mesure issus de la récupération, pour lui, mais aussi pour les personnes intéressées. Sur sa page Facebook The Lost Gris-gris, il présente quelques-unes de ses créations : gilet en laine, cendrier en noix de coco, pipe en bambou, bureau… Rien ne se jette, tout se transforme, telle est sa devise !

Contacter Paul Richomme pour un meuble : 06 13 37 66 43. Pour voir ses créations : Facebook.com/thelostgrisgris

80 % de son appartement est fait de récup’