La start-up mon-pain.fr ambitionne de ramener du pain frais aux gens dans les villages où il n’y a plus de boulangerie ouverte. Son créateur, Florian Maïly espère affilier 15 000 points de vente dans toute la France avant fin 2017.
Le e-commerce est parfois accusé de pousser à la désertification des campagnes. Il donnerait le coup de grâce aux rares boutiques de proximité rescapées du tsunami commercial soulevé depuis 40 ans par la grande distribution. Mais le e-commerce n’est pas toujours le mal, il peut aussi être le remède aux maux que la société actuelle a engendrés dans les zones rurales. A commencer, justement, par la désertification commerciale. C’est en tout cas l’ambition de Florian Maïly, un entrepreneur de 26 ans qui vient de fonder une start-up pour ramener du pain frais et des croissants chauds dans les nombreux villages de France où il n’y a plus de boulangerie ouverte.
Avec mon-pain.fr, le jeune homme veut en effet créer un réseau de dépôts de pain dans les communes isolées, afin d’optimiser le travail du boulanger le plus proche et offrir un complément de revenu à qui en a besoin, dans des coins de campagne où, paradoxalement, le boulot se trouve rarement sous le sabot d’un cheval. « Notre projet a été très bien accueilli par les maires de petites communes que nous avons contactés, explique Florian Maïly. Tous nous disent que l’affaire peut marcher, à condition que le pain soit bon. »
Le potentiel commercial est quasi illimité, puisque près de 28 000 communes françaises sur 36 000 n’ont plus de boulangerie ouverte sur leur territoire. Et alors même qu’un Français sur deux avoue ne pas pouvoir se passer de pain à table. « Le principe, poursuit le jeune start-upper, c’est de confier un dépôt de pain à une personne dans un de ces villages. Les gens qui veulent du pain commandent en ligne sur mon-pain.fr avant minuit la veille. Quand le boulanger commence à travailler, il sait exactement ce qu’il a en commande. Une fois que c’est fait, il livre le ou les dépôts de pain avec lesquels il est en relation. Les clients n’ont plus qu’à aller au dépôt récupérer leur commande. Et c’est le boulanger qui rémunérè celui qui tient le dépôt en lui laissant 20% du chiffre qu’il réalise. Le boulanger ne perd pas de temps dans de longues tournées et n’a pas du tout de perte car il peut fabriquer à l’unité près. »
Un joli buzz médiatique
Pour rendre la formule adaptable à chaque situation, Florian Maïly l’a pensée très souple : « Le vendeur peut être un particulier qui fait ça chez lui ou dans un local ouvert par le boulanger lui-même. Cela peut aussi être quelqu’un mis en place par une mairie qui souhaiterait ouvrir un dépôt de pain dans un local municipal… l’objectif, c’est vraiment que tout le monde puisse avoir du pain frais tous les jours, quel que soit l’endroit où il vit. »
L’idée a déjà valu un joli buzz médiatique au jeune entrepreneur, avec un passage dans « Carrément Brunet » sur RMC, un reportage dans l’émission matinale de Sophie Davant sur France 2, une tribune dans Les Echos… même la secrétaire d’État au Numérique et à l’Innovation, Axelle Lemaire, souhaite le rencontrer. Il est vrai que son idée de plateforme boulangère mixe plusieurs concepts furieusement dans l’air du temps : la redynamisation du commerce en zone rurale, la promotion des artisans locaux, la vente par internet, la commande en ligne.
Et pour que mon-pain.fr trouve un modèle économique viable, Florian Maïly a aussi misé sur d’autres offres, moins originales mais pas moins pratiques. La première consiste à proposer aux boulangers de leur créer un mini-site sur mon-pain.fr pour exposer leur catalogue de produit et recueillir en ligne les commandes de leurs clients. L’avantage pour eux, c’est qu’ils ne payent que 20€ par mois d’abonnement, contre souvent 10 fois plus pour un site traditionnel administré par un hébergeur professionnel.
La seconde offre, c’est de proposer aux entreprises et établissement où travaillent plus de 50 personnes de commander leur en-cas du midi, leur baguette pour le soir ou leur pâtisserie chez un boulanger partenaire sélectionné. Ils sont livrés au bureau à l’heure et n’ont donc jamais besoin de se déplacer pour avoir du pain frais de boulangerie artisanale tous les soirs chez eux.
Pain frais pour tout le monde en deux clics
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