«Moi tous les matins, je viens au boulot à vélo.» Voilà un bon exemple de phrase culpabilisante pour ceux qui préfèrent être assis avec un bon bouquin dans le métro. Mais est-ce que pédaler chaque matin et chaque soir est vraiment bénéfique pour la santé?


Pour savoir si pédaler permet réellement de se sentir mieux (et de se muscler les fesses), nous avons posé la question au médecin du sport Jean-Jacques Menuet. Sa réponse est sans appel: «Faire du vélo permet de prévenir les risques cardio-vasculaires. C’est excellent pour les artères.» Pour ceux qui n’ont pas de problèmes de ce côté-là, la pratique quotidienne du vélo permet aussi «de faire baisser la tension» et de «brûler les graisses pour les personnes en surpoids».


«C’est un sport d’endurance. Le carburant principal est donc la graisse. Si vous faites une heure de vélo par jour, vous brûlerez environ 300 calories quotidiennement», détaille le médecin du sport. Dernier argument de taille, pédaler sur la route du travail peut aussi faire baisser votre taux de cholestérol. Plus besoin de vous jeter sur les promotions de margarine bio, à vous les planches de charcuterie en terrasse (avec modération quand même).


Faites travailler vos articulations


Comme toute «activité portée», le vélo permet de faire travailler les articulations, notamment les hanches et les genoux et ce, sans risque de vous ruiner les ligaments. «Le vélo est conseillé pour les personnes qui vieillissent», explique joliment le médecin Jean-Jacques Menuet. «En général, c’est le sport à privilégier pour maintenir un bon équilibre physique. Il est plus efficace que beaucoup de médicaments.» Attention néanmoins à bien régler votre selle et votre guidon pour éviter les tendinites. «On n’achète pas un vélo sur Internet sans l’avoir essayé. Le vélo doit être parfaitement adapté à la morphologie.»


Le plaisir, moteur essentiel pour un maximum de résultat


«Aujourd’hui les gens font de l’activité physique parce qu’ils ont lu ou entendu que c’était bon pour la santé. Mais ce n’est pas la bonne façon de procéder», explique pour sa part Danielle Closset, psychologue du sport. Pour cette spécialiste, le moteur de l’activité sportive doit être le plaisir. «Il génère un sentiment de bien être. C’est grâce à ce sentiment qu’on va avoir envie de retrouver cet état à nouveau et que notre corps va sécréter des hormones telles que les endorphines.»


La psychologue du sport nous engage donc à trouver une «motivation» pour pédaler, comme «regarder la nature» (on vous l’accorde, ce n’est pas si simple dans les grandes villes). Une fois votre motivation bien accrochée à votre selle, sachez que le «contact avec la lumière» fera du bien à votre moral. «La lumière donne de la pêche, du tonus. Pédaler vous donne aussi l’opportunité de découvrir votre ville autrement», assure Jean-Jacques Menuet.


Et la pollution?


L’ultime argument des anti-vélo. Pédaler en ville ne va pas sans inhaler une bonne dose de particules fines. Or, peu de masques permettent aujourd’hui de les filtrer. «L’important, c’est la balance», tranche Bernard Jomier, médecin et adjoint à la mairie de Paris en charge de la santé. «Les risques sont largement inférieurs aux bénéfices de l’exercice physique.»


Mieux vaut tout de même éviter de circuler à vélo les jours de pics de pollution ou prendre l’aspiration d’un bus RATP. Autrement dit, privilégiez, autant que possible, les pistes cyclables. En attendant une politique de lutte plus efficace contre la pollution.